Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

End Zone

18 janvier 2013

Duels pour un duel

Nous y voici donc. Les trois derniers matches de la saison 2012/2013 approchent à grande vitesse sur le calendrier.

Ils étaient trente deux sur la ligne de départ – certes, loin d’être tous convaincus de leurs chances de faire le voyage pour la Nouvelle Orléans le 3 février.
Ils ne sont plus que quatre à prétendre au graal, le fameux trophée Lombardi, la mythique récompense décernée au vainqueur du SuperBowl.

Pour cela, il faut déjà commencer par franchir l’obstacle des finales de Conférence, les « Championship Games », qui se joueront dimanche l’un à la suite de l’autre, la finale NFC pour commencer (San Francisco à Atlanta), puis la finale AFC (Baltimore à New England).

Pour les 49ers, ce sera la quatorzième participation à l’épreuve. La dernière en date remonte à … l’an dernier. Les Giants, en route pour la victoire finale, s’étaient imposées à Candlestick Park à l’issue de la prolongation, sur le score de 20 à 17. Les bévues des équipes spéciales de San Francisco avaient grandement servi les New Yorkais.

Le bilan des Rouge et Or sur leur treize participations est de huit défaites pour cinq victoires. Mais fait remarquable, ils ont gagné le SuperBowl à chaque fois dans la foulée. Autrement dit, quand ils remportent le titre NFC, la couronne suprême est pour eux. A leur tête, pour quatre de ces cinq victoires, le légendaire « meilleur quarterback de tous les temps ? », Joe Montana, le mythique passeur des années 80 /90.

Depuis cette époque bénie et jusqu’à la saison dernière, les Californiens ont connu une épouvantable traversée du désert et sérieusement terni leur blason. Leur retour en force fait plaisir (ou peur, c'est selon).

New England pour sa part jouera sa septième finale en douze saisons depuis l’arrivée du génial Bill Belichick au poste d’entraîneur en chef, la neuvième de son histoire au total. En huit participations, les Patriots ont gagné sept fois, pour une seule défaite contre Indianapolis en janvier 2007, dans un match resté célèbre (les Colts de Peyton Manning avaient rattrapé un retard de 18 points pour s’imposer 38-34). Beaucoup s’agacent de l’incroyable domination des Bostoniens sur la conférence Américaine, réclament du sang neuf. On peut les comprendre. On peut aussi être admiratif devant une performance exceptionnelle dans la durée, à une époque où le salary cap est imposé et où le système de draft donne chaque année le choix des meilleurs jeunes joueurs aux équipes les moins performantes.

Baltimore, franchise créée plus récemment (en 1996), a un palmarès moins éloquent, mais elle est une puissance de la NFL depuis les années 2000. Elle a remporté le « Championship » AFC en 2000, et le SuperBowl – son unique titre – dans la foulée. Les Ravens joueront dimanche leur quatrième finale, la troisième en cinq saisons, signe de leur compétitivité.

Ces trois là ont participé à treize SuperBowl au total, se partageant neuf titres.


Du coup, Atlanta fait un peu figure de petit poucet dans le dernier carré. Une seule participation au SuperBowl – match perdu – en 1999. Dimanche sera seulement leur troisième finale NFC. La dernière remonte à huit ans, et dans le duel des oiseaux de proie, les Faucons s’étaient inclinés chez les Aigles de Philadelphie.

Heureusement pour eux, les palmarès ne suffisent pas à déterminer les vainqueurs.

Ils auront cependant fort à faire contre San Francisco, donné assez majoritairement favori par les spécialistes.
Il faut dire que les options offensives permises par l’alignement de Colin Kaepernick au poste de quarterback – qui peut courir autant que passer, sont une menace difficile à contenir pour les défenses adverses. Les Packers ont fait les frais la semaine dernière de cette « read option » exécutée à l’extrême, concédant les yards comme une équipe contrôlée par l’ordinateur en mode « débutant » dans un jeu vidéo.

Atlanta aura fort à faire pour museler l’attaque californienne. Marquer le receveur Crabtree, empêcher Kaepernick de partir tout seul avec le ballon, bloquer le coureur Frank Gore. Tout le monde devra être très vigilant chez les Falcons.

Et comme les 49ers présentent une des défenses les plus redoutables de la ligue, l’opération n’est guère plus simple de l’autre côté du ballon. C’est là, cependant, qu’Atlanta peut faire valoir ses meilleurs arguments. On l’a vu durant une mi-temps contre Seattle. Quand Matt Ryan et ses petits camarades sont synchro, ça joue très bien et ça marque. Si Michael Turner, le running back ressuscité contre les Seahawks, est capable de rééditer quelques percées pour soulager son quarterback, le match pourrait bien être plus équilibré qu’annoncé.

Pour ma part, je prends des risques et je vote Atlanta à l’intuition, victoire à domicile dans un match évidemment serré : 28-24. Mais les 49ers infligeaient une raclée aux Falcons, je n'en serais pas autrement surpris :-)

Dans la finale AFC, on a l’impression que toutes les données sont connues. Les deux équipes étaient déjà là l’an dernier, dans la même configuration (New England à domicile). Une grande partie des joueurs est toujours présente dans les effectifs respectifs des Patriots et des Ravens.

Pourtant...

Ce sera l’une des dernières – la dernière en cas de défaite – apparition du légendaire Ray Lewis pour Baltimore. Le linebacker vétéran se verrait bien refaire un tour au SuperBowl, lui qui était de l’équipe victorieuse en 2000. La victoire surprise à Denver au tour précédent lui doit un peu (leader au nombre de tackles). Elle doit surtout au redoutable Joe Flacco et ses receveurs funambules. Le quarterback des Ravens, je l’avais écrit dans un précédent post, est un adepte – efficace – des « big plays », ces passes de 20/25 yards et plus qui transpercent les défenses et marquent des touchdowns. Contre Denver, il en a sorti deux remarquables. Contre Indianapolis, au premier tour, il avait trouvé ainsi son receveur Anquan Boldin à plusieurs reprises en deuxième mi-temps pour faire décrocher les Colts. Avec les Torrey Smith, Jacoby Jones et autres Boldin à ses côtés, Flacco ressemble au pilote d’un bombardier en territoire ennemi.

Ensemble, ils forment à mon sens LA grande menace pour les Patriots, dont la défense est celle qui a concédé, de toute les équipes de la Ligue, le plus grand nombre de ces passes de 20 yards ou plus durant toute la saison (74 !).
Alors certes, le secondary des Pats s’est renforcé avec l’arrivée d’Aqib Talib, l’émergence d’Alfonzo Dennard, et le glissement de Devin Mc Courty au poste de safety. Et New England présente un bilan redoutable en interceptions et turnovers concédés.

Mais il n’en reste pas moins que c’est dans la capacité de toute l’équipe défensive des Patriots à contrecarrer les plans des Ravens – pas seulement le secondary, que se jouera le match. Presser Flacco le plus souvent possible pour l’empêcher de dégainer, voilà la mission que devront réussir les Ninkovich, Spikes, Mayo et autres Hightower pour accéder à un nouveau SuperBowl dans quinze jours.

En attaque, les Patriots paraissent suffisamment rodés pour marquer des points. Ils ont la meilleure attaque de la Ligue. Ils sont les plus efficaces dans la zone de vérité, les 20 yards adverses. Sans paraître forcer, ils ont passé 41 points aux Texans dimanche. S’ils ne se font pas décrocher au score, ils pourront s’appuyer sur le jeu de course qui leur faisait défaut l’an passé, Brady ajuster le tempo d’une ‘no-huddle’ offense maîtrisée à la perfection, qui agace et épuise leurs adversaires, et faire monter le score.

Le pronostic : celui du cœur (qui est aussi celui d’une majorité d’observateurs) : New England, dans un match à plus de 30 points.

Mais c’est un match que je crains. En début de saison régulière, et dans des circonstances différentes, Baltimore a gagné d’un petit point (31-30).
Et cette année, ils n’ont plus Billy Cundiff * dans leurs rangs mais un jeune kicker redoutable.

En tout cas, ça vaudra le coup d’œil, c’est certain.

Alors stay tuned !

* Cundiff avait manqué un fiel goal facile dans les dernières secondes de la finale l’an dernier, qui aurait envoyé les Ravens en prolongation. Il n’a pas survécu à son coup de pied raté.

 

 

Publicité
Publicité
17 janvier 2013

Carré Magique

Un week-end de play-off plus tard et nous voici à trois matches – trois matches seulement, de la fin de la saison (je mets à part le Pro-Bowl, ce match exhibition sans signification sportive inventé par la Ligue pour meubler le temps et l’espace télévisuel entre les finales de Conférence et le SuperBowl).

Trois matches avant le baisser de rideau, mais s’ils sont de l’intensité des quatre qui ont illuminé les écrans samedi et dimanche dernier, on pourra toujours se les repasser en boucle avec bonheur pour attendre le démarrage de la nouvelle saison en septembre.

Parce que ce week-end, on a eu droit à la meilleure publicité possible pour le football américain. Records battus à la pelle (cela dit, il y en a toujours quelques uns à battre dans ce sport ultra statistisé), scores spectaculaires, retournements de situation, grandes déceptions, soulagements immenses : tout fut d’une intensité fantastique, d’une tension émotionnelle maximale.

Des demi-finales de Conférence de haut niveau, dont deux sont déjà des « instant classics ». On y reviendra.

La moins intéressante aura été la dernière. La seule pour laquelle mon pronostic avait visé juste - pour le vainqueur, mais pas pour le score.

New England a facilement (trop ?) dominé une équipe des Texans dont la fin de parcours poussive en saison régulière n’était donc pas qu’un simple relâchement.

Il y avait pourtant tous les ingrédients pour faire un grand match dans ce face-à-face à Foxboro. L’affrontement de début décembre avait tourné à l’humiliation pour Houston et chacun s’accordait à penser que Gary Kubiak et ses hommes avaient retenu la leçon, qu’ils étaient prêts pour la revanche, armés pour mener la vie dure aux Patriots chez eux. En face de Tom Brady se présentait l’un des tout meilleurs hommes de ligne défensifs du moment, le monumental J.J. Watt et on allait voir ce qu’on allait voir. Même la météo s’était faite anormalement clémente pour un mois de janvier, histoire de faciliter la performance des acteurs.

Seulement voilà : Houston est une très bonne équipe, mais pas une excellente équipe. Houston a un très bon quarterback - Matt Schaub, qui jouait là le premier match de phases finales de sa carrière, mais pas un excellent quarterback . A l’exception des retours de punt et de kick-off de Danieal Manning, rien dans le jeu des Texans n’a jamais vraiment semblé en mesure de faire trembler les bases de la forteresse ennemie.  Alors certes, les Patriots ont concédé les premiers points ; certes, ils ont peiné en défense en fin de première mi-temps pour contrer les assauts terrestres d’un Arian Foster enfin sorti de sa torpeur. Et certes, ils se sont fait une toute petite peur en laissant Houston revenir trop facilement dans le quatrième quart-temps. Mais c’est bien New England qui a dominé la rencontre, accélérant quand il le fallait, jouant à sa main, pour marquer les points décisifs. 17-13 à la mi-temps. 38-13 au début du quatrième quart temps. Trois touchdowns sans réponse qui ont assommé les Texans et la messe était dite. Comme il y a un mois.

Gronkowski s’est pourtant re-fracturé l’avant-bras et Danny Woodhead abîmé le pouce en début de match. Des coups durs qui auraient affecté pas mal d’autres équipes. Pas New England. Hoomanawanui et Veeren ont pris le relais et le second a tout simplement sauté sur l’occasion pour sortir le match de sa carrière en marquant 3 touchdowns (un à la course et deux en réception de passe). Et puis Brady a été impeccable.
Les Pats gagnent 41-28, sans faire un immense match. Et mine de rien, les re-voilà en finale de Conférence Américaine pour la deuxième année consécutive, et la septième fois en douze saisons sous la direction de Bill Belichick comme Head Coach. Dont six victorieuses.

Vous avez dit excellence ?

Les adversaires des Patriots dimanche seront les Baltimore Ravens. Comme l’an dernier. Ce sera d’ailleurs la deuxième fois seulement dans l’histoire de la NFL qu’un tel « rematch » se produira (la première fois, c’était il y a 25 ans, les Broncos de John Elway avaient privé deux fois Cleveland d’une participation au SuperBowl).

Les Ravens ont sorti le match de leur saison à Denver. Les Broncos chez eux étaient pourtant archi-favoris – meilleure équipe de la saison, onze victoire d’affilées, donnés gagnants à l’unanimité des pronostiqueurs, moi compris. Il aurait été difficile de faire mieux, en ouverture des demi-finales samedi, que ce duel de champions disputé par un froid polaire, et conclu sur un score de 38-35 au terme d’une double prolongation. Difficile d’offrir un scénario aussi haletant et des séquences de jeu aussi marquantes.

Il y aura eu le show de Trindon Holliday, qui signe une performance jamais réalisée à ce niveau, avec un retour de punt de 90 yards pour un premier touchdown en début de match, puis un retour de kick-off de 104 yards pour son deuxième touchdown. Les Special Teams de Baltimore ont du en entendre parler lundi au retour à l’entraînement.

On aura vu aussi quelques éclairs de classe pour Peyton Manning, qui concède deux interceptions coûteuses pour son équipe – la seconde fatale en prolongation, mais signe tout de même trois passes de touchdown .


Il y aura eu, enfin, et surtout, la performance cinq étoiles de Joe Flacco, le quarteback de Baltimore (18 pour 34, 331 yards, 3 TD, aucune interception). Celui que l’on hésite toujours à classer au rang des meilleurs à cause d’une inconsistante persistante à l’extérieur a eu tout juste samedi. Ses « big plays » ont illuminé la rencontre, et l’un d’eux, à trente secondes de la fin, a tout simplement sauvé son équipe en arrachant l’égalisation. Passe de 70 yards pour Jacoby Jones et un cinquième touchdown qui envoit les deux équipes dans une prolongation longue et tendue, conclue par un field goal victorieux de Tucker.

Score final : Baltimore 38-Denver 35. Voilà pour le premier des « instant classics » du week-end.

Le second, ce fut dimanche au Georgia Dome d’Atlanta. Face à face, l’équipe la mieux classée de la saison régulière en Conférence Nationale, les Falcons de Mike Smith, et l’outsider le plus talentueux de ces phases finales, les Seattle Seahawks du bouillant Pete Carroll.

Dire que le match a tenu toutes ses promesses serait un euphémisme. Il a offert un final à suspense à peine croyable. La première mi-temps des Falcons est outrageusement dominatrice. Atlanta, à l’aise dans son antre, solide en défense, prolifique en attaque, réussit deux touchdowns et deux field goal sans contrepartie. Et voilà les trente premières minutes qui s’achèvent sur un nouveau cafouillage offensif des Seahawks et un score de 20-0.

Même si sous l’ère Smith/Ryan, les Falcons n’ont jamais passé un tour de play-off, on se dit que l’affaire est mal embarquée pour les visiteurs. Sauf que. Sauf que leur quarterback s’appelle Russell Wilson. Et qu’il est – à mon avis – le néo-professionnel le plus impressionnant au poste cette saison, devant Andrew Luck et RG3, ce qui n’est pas peu dire. Wilson est d’une maturité incroyable, d’un sang froid et d’une détermination bluffants.  Il va ramener son équipe d’abord à 20-7, puis après un nouveau touchdown des Falcons, de 27-7 à 27-14, puis 27-21. Et soudain, tout change dans le stade. Le « momentum », tellement crucial en football américain, a changé. Les Rouges sont dans leurs petits souliers, plus rien ne passe. Les Blancs sont portés par leur dynamique.
A 34 secondes de la fin, Marshawn Lynch, le running back vedette des Seahawks franchit la ligne d’en-but d’Atlanta, lâche le ballon. L’action est revue à la vidéo. Les arbitres valident le touchdown. Egalité. Un point de conversion plus tard, le tableau d’affichage paraît irréel. Seattle 28-Atlanta 27.

La malédiction qui colle aux basques et à la réputation des Falcons a encore frappé. Et je m’apprête à vérifier mon pronostic qui faisait de la jeune garde de Seattle le vainqueur de ce match.

Sauf que cette année est une année différente pour Atlanta. Matty « Ice » Ryan entre sur le terrain avec un seul objectif en tête. Justifier son surnom, et arriver en trente et une secondes, à l’appui des deux temps morts restants à son équipe, à faire progresser le ballon suffisamment pour le mettre à distance de field goal pour son presqu’homonyme Matt Bryant.

Deux actions plus tard (passes au centre pour Harry Douglas, puis pour Tony Gonzalez), c’est mission accomplie. Le botteur des Falcons entre en jeu et passe, en deux temps, un splendide coup de pied victorieux de 49 yards entre les poteaux.
Score final : 30-28, Atlanta. L’émotion dans le Georgia Dome est à son comble. Les Falcons sont qualifiés et accueilliront en finale de Conférence les 49ers de San Francisco.

Dans la quatrième et dernière rencontre (chronologiquement, la deuxième du week-end disputée samedi), les hommes de Jim Harbaugh ont en effet étripé les Green Bay Packers, 45-31. Dire que j’avais annoncé les Packers gagnants en prolongation, à la faveur de leur expérience et du talent de leur quarterback Aaron Rodgers…

Non pas que Rodgers ait démérité (26 sur 39 à la passe, 257 yards, 2 touchdowns et 1 interception). Mais la vedette était dans l’autre camp samedi. Colin Kaepernick, la surprise du chef, sortie du chapeau de Jim Harbaugh après la blessure du titulaire Alex Smith après neuf matches de saison régulière, a affolé les compteurs et la défense de Green Bay. A 25 ans, celui qui n’est que dans sa deuxième saison pro et n’avait disputé jusqu’à sa titularisation en novembre que des bribes de matches, a confirmé dans une rencontre à enjeu qu’il était bien l’un des nouveaux monstres de la Ligue au poste de quarterback. Non content de passer pour 263 yards dans le match – dont 2 passes de touchdowns, le tatoué californien a battu le record de yards gagnés à la course pour un quarterback professionnel dans un seul match : 181 yards en 16 portées, et deux touchdown en prime. La défense de Green Bay n’a rien compris, n’a pas trouvé la parade, et a été transpercée de part en part, concédant au total 579 yards. Les Packers, vainqueurs du SuperBowl il y a deux ans, sortent de la compétition au même stade que l’an dernier, et avec autant au moins autant d’amertume que de questions (l’an passé, les Giants, futurs vainqueurs de l’épreuve, les avaient humiliés chez eux 37-20).

Avec 276 points marqués (69 en moyenne par match !) ces demi-finales de Conférence 2012/2013 auront été les plus prolifiques de l’histoire. Les images de Trindon Holliday célébrant ses deux retours de coup de pied victorieux pour Denver, de Joe Flacco trouvant Jacoby Jones sur une bombe de 70 yards pour donner l’égalisation à Baltimore à trente secondes de la fin, de Colin Kaepernick déchirant les lignes défensives de Green Bay balle à la main, de Shane Vereen attrapant en acrobate la passe de Tom Brady pour son 3e touchdown contre Houston et de Matt Bryant passant son coup de pied victorieux pour sauver Atlanta feront un joli album de souvenirs.

Pour les équipes du carré magique, il est temps de se tourner vers le futur et les finales de Conférence dimanche, dernière étape avant le SuperBowl.

Deux splendides affiches s’annoncent.

Atlanta-San Francisco, coup d’envoi à 21 heures, heure de Paris pour le titre dans la NFC. Et New England-Baltimore dans la foulée, pour la couronne AFC.

Rendez-vous samedi sur ce blog pour un point de vue sur les enjeux des deux recontres... et évidemment, un pronostic. Qui ira au SuperBowl à la Nouvelle Orleans le 3 février ? J'ai ma petite idée.

Alors stay tuned !

 

 

 

           

 

 

 

 

10 janvier 2013

Objectif : New Orleans (part 2 / NFC)

La Nouvelle Orléans. Le Mercedes-Benz Superdome. C’est dans cette enceinte couverte futuriste de plus de 70 000 places, construite en 1967, que se déroulera le 3 février prochain la 47e édition du SuperBowl. L’ex-Louisiana Superdome accueillera là sa septième finale. Il était l’hôte du match de l’année en 2001 pour la première victoire des Patriots – la première d’une incroyable série de trois en 4 saisons.  Il accueillait déjà quatre ans auparavant, en 1997, l’équipe de New England pour une défaite face à Green Bay. C’était avant le début de l’ère Belichick-Brady.

Les Patriots y retourneront peut-être dans quatre semaines. Si c’est le cas, il y a au moins une chose qui les rassurera : ce ne sont pas les New York Giants, leur bête noire (2008, puis 2012) et pourtant tenants du titre, qui y représenteront la Conférence Nationale.

L’opposition n’en serait pas moins forte. Parce que le dernier carré de la NFC réunit quatre favoris crédibles, quatre équipes qui ont montré cette saison – ou depuis plus longtemps – qu’elles avaient toutes les armes pour gagner.

Trois d’entre elles avaient d'ailleurs atteint les phases finales l’an passé.

Atlanta y avait trébuché dès le match de wild card, contre les Giants justement, et sur un drôle de score (24-2). Un safety en tout et pour tout au tableau d’affichage, et les hommes de Mike Smith étaient rentrés en Géorgie, méditer sur les difficultés de venir à bout du Big Blue dans un match à élimination directe. Cette année, forts d’une première place de Conférence acquise au terme d’un parcours convaincant (13 victoires, 3 défaites), les Falcons se sont épargnés un premier tour piège, et c’est à domicile qu’ils joueront leur demi-finale contre Seattle. Quoiqu’en parlant de match piège, celui-là n’est pas mal non plus. Car il n’y a pas plus coriace que cette équipe des Seahawks, et elle l’a prouvé en étant la seule à gagner à l’extérieur le week-end dernier, malgré un début de match catastrophique (0-14).

Tout le monde attend de voir si Matt Ryan, le quarterback des Falcons, dans sa cinquième année pro, saura montrer en phase finale la maîtrise – et les progrès – affichés en saison régulière. A son service, une escouade offensive qui n’a pas grand chose à envier à celle des Patriots, tellement vantée. Julio Jones et Roddy White forment un tandem de receveurs redoutable; et il n’y pas beaucoup de meilleurs joueurs que Tony Gonzalez au poste de tight-end. C’est à la course que ça pêche un peu. Côté défensif, l’équipe est équilibrée.

Le tout est de savoir si l’avantage du terrain, le bruit du public seront un atout suffisamment fort pour faire déjouer Seattle. Russell Wilson n’a peur de rien. Le running back, Marshawn Lynch, est une bête. Quant à la défense – le point fort de l’équipe, elle est composée de costauds un brin provocateurs, un brin chambreurs et surtout sacrément agressifs, qui savent ralentir la machine offensive adverse et vous plomber l’ambiance.  Au premier rang desquels la grande gueule en chef de la NFL, le cornerback Richard Sherman, un jeunot (deux ans pro) qui a le don de faire dégoupiller les adversaires qui croisent sa route.

Mon pronostic : Je l’ai écrit ici, les Seahawks ont un petit air des Giants de l’an dernier. Je vois donc Seattle passer, sur sa forme actuelle, son culot et sa chance (aussi). Mais pas de beaucoup.

Score final : 24-19.

A San Francisco, l’affiche sera encore plus belle. Les 49ers, de retour au sommet après des années de disette, rêvent d’écrire un nouveau chapitre dans l’illustre histoire de la franchise, l’équipe « parfaite » du SuperBowl (5 titres en 5 participations). C’était l’époque des Joe Montana et Jerry Rice, puis de Steve Young. Et elle commence à remonter à loin dans la mémoire des fans (dix huit ans, le dernier titre en janvier 1995 contre San Diego). Sous la houlette de l’ex-quarterback des Chicago Bears, Jim Harbaugh, arrivé la saison dernière, la mythique franchise californienne a retrouvé ses belles couleurs rouge et or.

L’an dernier, à ce stade de la compétition, elle s’était débarrassée de New Orleans au terme d’un match prolifique en points (36-32), au scénario haletant.

Ce samedi, c’est un monument du football américain qui débarque à Candlestick Park ; une équipe à peine moins titrée que son hôte mais tout aussi efficace dans les phases finales (5 participations au SuperBowl, 4 titres, le dernier en date en 2011).

Les Green Bay Packers sont au football américain ce que serait un Saint Etienne qui continuerait à gagner en France. Une équipe de légende, victorieuse des deux premières éditions de la compétition en 1967 et 1968. Un maillot vert (tiens tiens), un stade mythique (Lambeau Field, le stade ouvert le plus au Nord de tous les Etats-Unis), des supporters inconditionnels (les Cheeseheads).
Et depuis quelques années, un quarteback considéré comme l’un des trois meilleurs de la Ligue, aux côtés de Tom Brady et Peyton Manning. Aaron Rodgers a la science du jeu, il voit tout, anticipe tout, et donne beaucoup, beaucoup de passes de touchdown (39 en seize matches cette année). C’est le leader incontestable des Packers, l’homme qui peut porter l’équipe vers les sommets.

L’enjeu samedi sera simple. La défense de fer des 49ers peut-elle stopper Rodgers ?  Si oui, il y aura du suspense. Sinon... Question subsidiaire : Colin Kaepernick, le nouveau titulaire du poste de quarterback pour San Francisco, intronisé après la blessure d’Alex Smith, saura-t-il montrer, tout le long d’un match de play-off de cette importance, le culot, le courage, l’agressivité et le talent qu’on lui a vu ces dernières semaines ? Si la défense de Green Bay le laisse s’échapper de sa protection et courir – soit pour gagner des yards lui-même, soit pour faire des passes en mouvement, ça peut donner quelque chose d’intéressant. Assez pour compenser son inexpérience?

Mon pronostic :

L’an passé, à ce même stade, les Packers, pourtant archi-favoris, auteurs d’un parcours presque sans faute en saison régulière (15-1) avaient sombré à domicile contre le rouleau compresseur New Yorkais en route vers le SuperBowl. Je donne quand même un léger avantage à Green Bay, pour tout ce que cette équipe est capable de faire, et sur l’expérience d’Aaron Rodgers.

Un match à points : 37-31, en prolongations (ce serait sympa).

Tout cela pour une belle finale à Green Bay le 20 janvier, entre Packers et Seahawks.

Ces chroniques vous donnent envie de voir à quoi ressemble un match de playoff ? De toucher du doigt l’engouement des fans de l’autre côté de l’Atlantique? De vibrer au bruit des casques qui s'entrechoquent? De tenter de comprendre une formation offensive? De frémir sur un 3e down et 6 yards? De blémir sur un sack? De pester contre un fumble? De voir ce que c'est qu'un vrai arbitrage professionnel dans un sport professionnel, avec des décisions annoncées au micro, des actions clés revues à la vidéo? D'assister à un "spike' de Rob Gronkowski après un touchdown? D'entendre le quarterback désigner le "Mike" avant le snap? De voir venir un "big play"?

Un petit abonnement à NFL Game Pass, juste pour les derniers matches et le SuperBowl, ça mérite quelque dollars. Surtout qu’on peut regarder en replay tranquillement le lendemain ou le surlendemain si l’horaire du direct est trop tardif. Et sans les pubs en prime.

https://gamepass.nfl.com/

Alors stay tuned ! Et à lundi pour le débrief !

10 janvier 2013

Objectif : New Orleans (part 1 / AFC)

Le week-end dernier, les quatre matches de wild-card ont permis de faire le tri entre les équipes heureuses d’avoir atteint les play-off et celles qui sont réellement susceptibles de prétendre au SuperBowl, la grande finale du football américain professionnel.

On peut en effet penser qu’au fond, les quatre éliminés de samedi et dimanche n’ont pas - ou n’auront pas, de vrais regrets. Sortir dans les douze meilleurs de la saison régulière, s’offrir un tour en phase finale, c’était déjà un accomplissement en soi pour Minnesota, Washington et Indianapolis; une confirmation mais pas encore une promesse pour Cincinnati.

Les trois premiers avaient manqué la fête l’an passé, ils n’étaient pas favoris en début de saison - et pas non plus dans leurs rencontres respectives. Chacun s’accorde donc à penser qu’ils ont fait déjà beaucoup, ou nettement mieux qu’attendu, en accédant aux play-off cette année. Le quatrième, Cincinnati, espérait peut-être franchir un cap et atteindre les demi-finales de Conférence, mais les Bengals sont objectivement encore un peu justes. Et leur défaite à Houston n’a pas déclenché de tempête dans l’Ohio.

 

Les choses sérieuses, c’est ce week-end qu’elles commencent.

Les huit dernières équipes engagées sont toutes des prétendants légitimes pour représenter leur Conférence au SuperBowl.

Il leur faut pour cela commencer par décrocher une place pour les finales de Conférence du 20 janvier.

Dans la Conférence Américaine, Denver accueillera samedi les Baltimore Ravens.

Les deux équipes étaient déjà présentes à ce stade de la compétition la saison dernière, avec des destins opposés.
Denver avait été balayé à New England et la Tebowmania y avait connu son dernier chant, en tout cas sur le terrain. Quant aux Ravens, ils avaient pris le dessus sur Houston.

Les données de 2013 sont bien différentes de celles de 2012. Les Broncos ont fait le pari audacieux de se débarrasser de la mascotte Tim Tebow, transférée aux Jets, pour engager un vrai quarterback, et pas n’importe lequel. Peyton Manning, le vétéran aux quatre titres de MVP, l’icône des Indianapolis Colts pendant quatorze saisons, une star gravement blessée au cou et dont beaucoup pronostiquaient qu’il ne retrouverait jamais son niveau. Seize matches de saison régulière plus tard, les pessimistes se sont tus. Denver a démarré doucement, avant d’aligner onze victoires consécutives pour décrocher la première place de la Conférence. Les Broncos ont une attaque redoutable et une défense qui fait peur. Et ils jouent à domicile.
Les Ravens pour leur part ont alterné le bon et le moins bon jusqu’à dimanche dernier et une victoire convaincante sur Indianapolis.  La défense, dirigée par un Ray Lewis dans sa dernière saison pro, prendra-t-elle le pas sur l’attaque des Broncos comme elle l’a fait sur celle des Colts ?

C’est une des clés du match. De même que la capacité du quarterback Joe Flacco à se hisser au niveau de son homologue, et à tenir le bon tempo pour Baltimore en attaque.

Mon pronostic : Denver, à domicile, de 10 points. 31-21.

 

Dans l’autre demi-finale, les Patriots retrouvent dimanche les Texans, qu’ils ont battus (pour ne pas dire laminés) dans leur match de saison régulière début décembre (42-14).

Même stade (Foxboro). Mêmes équipes.

Mais certainement pas le même match.

New England a en tête le souvenir de la saison 2010, au cours de laquelle, après avoir écrasé les Jets 45-3 en décembre, elle s’était inclinée 28-21 sur son terrain en demi-finales au mois de janvier. 

Bill Belichick, le coach des Patriots, est donc prudent et il aura passé la semaine à rappeler à ses troupes, si besoin était, que la vérité du match, c’est celle du jour même, pas celle des journées précédentes.

Les enjeux restent cependant les mêmes qu’il y a un mois.

New England a une attaque explosive, la meilleure de la Ligue, capable de varier ses jeux entre courses et passes, capable d’imposer un rythme élevé, plutôt à la recherche d’une progression régulière et implacable que de « big plays » aléatoires. Même si Brady and Co savent saisir l’opportunité quand elle se présente (les Texans peuvent en témoigner, avec la passe de touchdown concédée à Donte Stallworth).

Si Brady a du temps pour s’ajuster – c’est à dire si la défense de Houston ne parvient pas à le mettre suffisamment sous pression, la tâche des Texans sera vraisemblablement insurmontable. Avec Wes Welker, Brandon Lloyd et ses deux tight-ends vedettes réunis – Rob Gronkowski et Aaron Hernandez, le quarterback des Patriots a trop de solutions disponibles pour que l’adversaire lui résiste.

L’autre enjeu, c’est la capacité de l’attaque texane à poser son jeu à la course. Lors du match de décembre, la ligne défensive de New England – Vince Wilfork en tête, n’avait pas laissé beaucoup de yards au running back Arian Foster. Et la couverture man-to-man d’Aqib Talib, puis d’Alfonzo Dennard sur la receveur vedette des Texans, André Johnson, avait découragé tout autant Matt Schaub dans sa recherche d’alternatives à la passe.

On verra certainement dimanche un match très disputé, avec des Texans revanchards. Ce sera serré et tendu tout au long de la rencontre. 

Mon pronostic : New England, à domicile, de trois points, au terme de la prolongation (30-27).

 

Et donc une finale de Conférence « idéale » Patriots-Broncos à Denver le 20 janvier.

Pour les enjeux et pronostics des demi-finales de la Conférence Nationale, Packers/49ers et Seahawks/Falcons, rendez-vous samedi, just in time !


Stay tuned !

7 janvier 2013

S’il n’en reste qu’un…

Ce sera Russell Wilson.  Le seul des trois « rookie » quarterbacks engagés ce week-end à mener son équipe vers les demi-finales de Conférence.

Et c’est tout sauf une surprise.

J’avais pronostiqué qu’Andrew Luck l’accompagnerait dans le bon wagon, au bénéfice d’une victoire surprise des Colts sur les Ravens. Mais la hiérarchie sportive et l’avantage du terrain ont primé hier à Baltimore, dans un match qui a mis longtemps à désigner son vainqueur, mais l’a fait inexorablement, drive après drive (0-0 fin du premier quart, 10-6 à la mi-temps, 17-9 fin du troisième, 24-9 score final).

Les hommes de John Harbaugh n’ont pas été prolifiques en attaque. Et c’est la défense, cette bonne vieille défense des Ravens, qui a assuré l’essentiel. Joe Flacco – le seul meneur de jeu expérimenté sur les terrains hier, a heureusement sorti quelques « big plays » de sa manche. Il a bien été aidé dans sa tâche par un énorme Anquan Boldin, qui n’a eu que cinq réceptions de tout le match, toutes en deuxième mi-temps, mais avec un tel impact que les Colts ne s’en sont pas remis : 145 yards, 29 yards de gain moyen par passe (!) et une réception de touchdown (exceptionnelle).

L’équipe d’Indianapolis est évidemment déçue de l’élimination, mais elle retiendra surtout qu’en une année, avec un effectif largement remanié, pléthore de joueurs dans leur première année pro et sous l’égide d’un nouveau coach, elle a effacé une saison de cauchemar (dernier de la Ligue en 2011/2012, 2 victoires pour 14 défaites). Personne ne la voyait en phases finales. Sa performance est déjà énorme et l’avenir pour elle s’annonce radieux.

Pas d’Andrew Luck en demi-finales donc, et c’est dommage parce qu’on aurait aimé - et l’Amérique passionnée de football en aurait vibré toute la semaine, voir jouer Indianapolis à Denver, la jeune garde des Colts s’y frotter à leur ex-meneur de jeu mythique, Peyton Manning, désormais aux commandes de l’attaque des Broncos.

C’est Joe Flacco qui s’y collera pour tenter de soutenir la comparaison avec son homologue et essayer d’arracher pour Baltimore une nouvelle place en finale de Conférence après celles de 2009 et 2012.

Russell Wilson, donc, sera le seul quarterback débutant sur les terrains le week-end prochain.  Ses Seahawks ont pris le meilleur sur les Redskins à Washington (24-14), au terme d’un match en deux actes bien distincts.  Au cours du premier acte – le premier quart-temps, les locaux ont surpris la défense de Seattle, pourtant réputée pour sa dureté, et enchaîné deux touchdowns consécutifs, en s’appuyant sur un Alfred Morris encore impressionnant à la course, et sur quelques gestes de classe de Robert Griffin (passes de touchdown de 4 yards pour Royster, puis de 4 yards encore pour Paulsen).

14-0 Redskins à la fin du premier quart-temps. Même les plus ardents supporters de Washington devaient se pincer pour y croire.

Hélas pour eux, le rêve n’allait pas durer. Progressivement, impitoyablement, les machineries offensive et défensive du coach Pete Carroll allaient se mettre en route. Hélas pour eux, la blessure au genou contractée par leur messie RG3 allait s’avérer insurmontable à ce niveau. Incapable de faire la différence à la course, mal à l’aise sur ses appuis à la passe, le quarterback de Baylor n’allait être que l’ombre du joueur électrique qu’il avait été pendant les trois-quarts de la saison. Dans un sport de gladiateurs, qui érige l’héroïsme en vertu majeure, l’attitude du meneur de jeu de Washington – rester dans la bataille avec ses hommes, se battre jusqu’au bout, était inattaquable. Admirable. Celle d’un vrai mec. D’un point de vue purement sportif, on peut s’interroger sur l’obstination de ses coachs à laisser sur le terrain un joueur boitillant et à 50% de ses capacités. Surtout quand le remplaçant a laissé entrevoir un sens du jeu certain quand on a du faire appel à lui.  Alors ce qui devait arriver arrivera : sur une ultime action « limite » - un snap mal donné par son centre, RG3 va s’effondrer sur son genou abîmé, et sera contraint de rejoindre le banc. Mais à ce moment du match, le mal est fait. Seattle a pris le contrôle des opérations, sa défense est dominatrice, et les Redskins ne marqueront pas plus avec Kirk Cousins à la manœuvre qu’avec le glorieux titulaire du poste au cours des deux précédents quart-temps.

Vingt quatre points sans réponse pour Seattle : l’affaire est entendue.

Pas une surprise donc, si le prodige Russell Wilson, le recruté des collèges passé inaperçu à la draft d’avril, poursuivra sa route samedi à Atlanta, tandis que Washington tirera le bilan d’une belle année (premier titre de division dans l’AFC Est depuis 1999) et s’inquiétera (enfin ?) de l’intégrité physique de sa star naissante en préparant la saison prochaine.

Mon bilan dans les pronostics pour ces wild-card n’est pas mal. Trois sur quatre. J’avais vu juste – ce n’était pas très difficile – pour les victoires de Houston et Green Bay à domicile samedi. J’avais surestimé la capacité des Colts à surmonter le désavantage du terrain à Baltimore. Mais je ne m’étais pas trompé sur la puissance des Seahawks.

Je continue d’ailleurs à penser que cette équipe ira sur sa lancée jusqu’au SuperBowl.
La route passe par le Georgia Dome d’Atlanta dimanche. Les Falcons ont terminé en tête de la NFC sur la saison régulière. Ils sont difficiles à manœuvrer chez eux. Ils ont une paire de receveurs remarquable, difficile à couvrir (Julio Jones, Roddy White) et un tight end exceptionnel (Tony Gonzalez). Un très bon quarterback aussi pour les alimenter et qui arrive cette saison à maturité (Matt Ryan).

Mais la détermination, l’agressivité et l’énergie des Seahawks dans toutes leurs lignes risquent bien de tout emporter sur leur passage. Comme les Giants l’an dernier.

Victoire serrée, de 4 points. 27-23 ?

Pour les trois autres rencontres – Baltimore à Denver, Houston à New England et l’énormissime Green Bay-San Francisco, je vous dirai dans la semaine ce qu’elles m’inspirent.

Stay tuned !

 

Publicité
Publicité
31 décembre 2012

Play off time : Préparez vos mouchoirs!

Voilà, c’est fait. La saison régulière 2012 a fermé ses portes hier et quatre mois de compétition féroce ont livré leur verdict. Le tableau des play-off confirme la solidité et la régularité d’une majorité d’équipes – huit précisément, qui avaient déjà atteint ce stade de la compétition la saison dernière. Il se renouvelle aussi pour un tiers, ce qui est une autre façon de voir.

Les confirmations sont surtout pour la Conférence Américaine. Dans un remarquable ensemble, les quatre champions de division 2011 ont a nouveau conquis le titre cette saison : New England à l’Est, Baltimore au Nord, Houston au Sud et Denver à l’Ouest.

Ce qui change, ce sont les rapports de force.

En écrasant comme prévu Kansas City à domicile (38-3), Denver a aligné hier sa onzième victoire consécutive, et décroché ce faisant la première place de la Conférence, qui lui garantit l’avantage du terrain pour une éventuelle (probable ?) finale le 20 janvier. Après des débuts laborieux, les Broncos n’ont cessé d’impressionner sous la houlette d’un Peyton Manning retrouvé et ils sont logiquement donnés favoris pour représenter l’AFC au SuperBowl le 3 février à la Nouvelle Orléans. Favoris tout court pour le titre suprême ?

En perdant à Indianapolis, Houston a creusé son sillon dans la direction opposée et confirmé les doutes sur sa santé sportive, nés de la déroute à New England il y a trois semaines (42-14). Deux défaites et une seule (petite) victoire plus tard, les Texans, pourtant calés en tête de la Conférence jusqu’à la veille de la rencontre, ont perdu hier beaucoup plus qu’un match. Ils chutent à la troisième place, perdent l’avantage du terrain, et s’obligent à un tour de wild-card. Ce sera dès samedi contre Cincinnati, pour un parfait remake du premier tour de la saison dernière. Les Texans avaient alors battu les Bengals (21-10). Mais sur les dynamiques respectives des deux formations, il n’est pas si certain que l’issue soit identique cette année.

Pour New England, la défaite des Texans était LA bonne nouvelle de la soirée. Connaissant le résultat au moment du coup d’envoi de leur rencontre avec Miami, les Patriots savaient qu’une victoire leur permettrait de passer à la 2e place de la Conférence. Ils n’ont pas laissé passer leur chance, et dans un Foxboro glacé par la neige, se sont imposés sèchement sur les Dolphins (28-0).  Rassurant après deux performances médiocres contre San Francisco et à Jacksonville.

Comme les Broncos, ils se reposeront le week-end prochain en attendant de connaître leur adversaire du 13 janvier.

Pour Baltimore, la défaite à Cincinnati est sans conséquence sportive immédiate. Mais, comme pour Houston, elle pose quelques questions sur la compétitivité de l’équipe dans la course au SuperBowl. Les Ravens sont inconstants, et surtout fragiles à l’extérieur.

La réception d’Indianapolis dimanche ne sera pas une partie de plaisir. Les Colts, dopés à l’énergie d’une fin de saison électrique, transcendés par l’engagement collectif qui les mobilise autour de leur entraineur atteint d’un cancer, pourraient bien créer la surprise.

 

AFC Wild-card – 5 et 6 janvier 2013

Cincinnati Bengals – Houston Texans, samedi 5 janvier à Houston

Indianapolis Colts – Baltimore Ravens, dimanche 6 janvier à Baltimore

 

Mon pronostic :

Houston et Indianapolis qualifiés.

Denver et New England entrent directement en demi-finales les 12 et 13 janvier.

 

La Conférence Nationale aura été beaucoup plus disputée, beaucoup plus indécise et n’aura délivré ses qualifiés pour la phase finale qu’à l’issue du dernier match de la dernière journée.

Le tableau des play-off s’y renouvelle de moitié par rapport à la saison dernière.

Atlanta, San Francisco et Green Bay, vainqueurs de leurs divisions respectives seront de l’aventure, comme l’an passé. Et comme l’an passé, surtout pour les deux derniers cités, ils s’y présenteront avec un statut de favori potentiel pour représenter la NFC au SuperBowl.

Mais les trois équipes qui les accompagneront ne leur faciliteront pas la tâche. Chacune d’elles a démontré d’énormes qualités en fin de saison et aucune n’a volé sa place retrouvée parmi l’élite de la Ligue.

A commencer par Seattle, brillant second des 49ers dans la division Ouest et qui décroche la 5e place qualificative avec un bilan de 11 victoires pour 5 défaites. Les Seahawks ont fini en trombe, enchaînant trois cartons à plus de 40 points (et même plus de 50 points lors des 13e et 14e journée), avant de terminer hier sur une courte victoire contre Saint Louis. Leur quarterback Russell Wilson, pour sa première saison professionnelle, a bluffé tout le monde et battu en passant le record de passes de touchdown pour un rookie établi en son temps par un certain… Peyton Manning. Rien que ça. Cette équipe des Seahawks a tout pour plaire et pourrait bien prétendre au SuperBowl. La seule réserve ? Dans son enceinte bruyante et hostile à l’adversaire, elle est intraitable. Or pour elle, le chemin qui mène à New Orleans le 3 février passe nécessairement par trois victoires à l’extérieur. Ce sera peut-être trop demander.

Minnesota, auteur d’une incroyable fin de saison, a déjoué tous les pronostics. C’est peut-être bien l’équipe la plus méritoire des douze qualifiés. Les experts ont écarté les Vikings du tableau des play-off depuis des semaines, et ce bien qu’ils soient encore en course mathématiquement. Limités en attaque, trop dépendants de Adrian Peterson, un quarterback moyen, une défense solide mais sans plus, trop de concurrents plus talentueux… On a tout entendu les concernant. Personne ne leur donnait la moindre chance. Tout le monde s’est trompé.

Ils se sont accrochés pour emporter leurs quatre derniers matches, et pas contre n’importe qui : Chicago, Saint Louis, Houston et enfin hier soir Green Bay, dans un final haletant (37-34). Quatre victoires contre quatre équipes présentant un bilan positif. Deux matches de division contre des rivaux directs. C’est peu de dire que ce que les Vikings ont réussi au mental est remarquable. Il leur sera difficile de franchir la montagne Green Bay ce week-end à Lambeau Field, dans ce rematch immédiat au parfum d’ironie du sort. Mais s’ils quittent la compétition samedi, ce sera avec les honneurs.

Le dernier qualifié c’est Washington. Les Redskins n’ont pas failli à domicile pour la clôture de la saison. Pourtant, eux non plus n’avaient pas les faveurs des pronostics il y a quelques semaines. A mi-chemin dans la saison, il faut dire que leur bilan n’était guère encourageant. Trois victoires et six défaites en neuf matches. La dernière équipe à réussir l’exploit d’atteindre les play-off après un tel début, c’était les Jaguars de Jacksonville, en 1996. Il y a déjà 16 ans. Une éternité.

Les joueurs de la capitale les ont imité, profitant de l’incroyable effondrement des Giants et de l’inconstance des Cowboys. Sept victoires enchaînées, la dernière en apothéose à domicile hier contre Dallas pour le titre de division – le dernier remontait à 1999 - et voilà Washington en phase finale pour la première fois depuis cinq saisons.

Avec au menu, dimanche à l’heure du goûter, la réception de Seattle pour un match qui sent la poudre entre les deux pépites de l’année : Russell Wilson contre RG3. La relève est assurée en NFL. Et personne ne fera de quartiers. Alors préparez les mouchoirs !

 

NFC Wild-card – 5 et 6 janvier 2013

Minnesota Vikings – Green Bay Packers, samedi 5 janvier à Green Bay

Seattle Seahawks – Washington Redskins, dimanche 6 janvier à Washington

Mon pronostic :

Green Bay et Seattle qualifiés.

Atlanta et San Francisco entrent directement en demi-finales les 12 et 13 janvier.

 
Stay tuned !

 

29 décembre 2012

On ferme !

Demain dimanche, en cet avant dernier jour de l’année, se disputera la 17e et dernière journée du championnat professionnel de football américain. Chacune des 32 équipes engagées aura disputé ses 16 rencontres de saison régulière. Pour 20 d’entre elles, il sera temps – déjà – de se projeter sur la saison prochaine. D’analyser ce qui a été et ce qui a moins bien été, de comprendre qui a manqué pour rejoindre le groupe des heureux élus de janvier, les 12 équipes qui vont tenter d’accéder à la prestigieuse finale du 3 février à la Nouvelle Orléans : la 47e édition du SuperBowl.

On connaît déjà dix des participants au play-off. Les six de la Conférence Américaine, qui à une exception près, sont les mêmes que ceux de la saison dernière (New England, Baltimore, Houston, Denver, Indianapolis et Cincinnati). Et quatre des six représentants de la Conférence Nationale (Green Bay, Atlanta, San Francisco et Seattle) 

Les enjeux sont donc évidemment plus grands dans cette dernière, mais il y en a encore aussi dans les matchs que disputeront les qualifiés de la Conférence Américaine.

Commençons par là.

Houston et Denver, avec chacun 12 victoires et 3 défaites, partagent le meilleur bilan de la conférence, ce qui leur donne un double avantage : celui d’échapper d’une part au premier tour des play-off, les matchs dits de wild card. Celui d’autre part de jouer à domicile leur demi-finale de conférence. Les Texans, à la faveur de leur victoire sur les Broncos lors de la 3e journée, ont l’avantage du terrain pour une éventuelle finale.
New England est pour l’instant en 3e position, avec 11 victoires et 4 défaites, devant les Ravens de Baltimore, 10 victoires et 5 défaites.

Ce qui se jouera dimanche, au travers des affrontements à distance des uns et des autres, c’est ce classement final dans la Conférence et les avantages de terrain qui vont avec.
Pour Houston, qui joue chez son dauphin Indianapolis, lui aussi qualifié pour les play-off, une victoire est impérative pour conserver l’avantage final, car il est peu probable que de leur côté, les Broncos chutent à domicile face aux Kansas City Chiefs, la plus mauvaise équipe de la ligue. Pour New England, une victoire à domicile contre Miami est tout aussi impérative. En cas de faux pas de Houston, les Patriots prendraient alors la 2e place du classement, s’épargnant le tour de wild card. Entre Baltimore et Cincinnati, les deux qualifiés de la division Nord, il sera plus question de suprématie ponctuelle qu’autre chose, avec l’objectif de créer une dynamique positive au moment d’entrer dans la phase finale.

Côté Conférence Nationale, c’est évidemment plus passionnant. Cinq équipes pas moins sont encore mathématiquement en course pour attraper l’une des deux places restantes pour janvier.
Chicago et Minnesota dans la division Nord. Et les trois rivaux de la division Est, laquelle n’a toujours pas désigné son champion : Washington, Dallas et New York.

Les Giants, tenants du titre, revenus de nulle part l’an dernier pour s’envoler à la surprise générale dans les phases finales et terrasser les Patriots au SuperBowl, semblent condamnés cette fois. La faute à une série de matchs catastrophiques ces dernières semaines, dont un shutout à Atlanta (34-0). Pour les Big Blue New Yorkais, dimanche sera la journée des « si ». Pour se qualifier, il leur faudrait un miracle. Que trois des quatre autres perdent, tout simplement (Chicago, Minnesota et Dallas) et qu’eux-mêmes sortent de leur marasme pour s’imposer à domicile contre Philadelphie. La dernière condition est sans doute la plus simple à remplir.

Pour les Bears (9-6), il faut gagner à Detroit et espérer la défaite des Vikings pour sauver la saison. Pour Minnesota justement (9-6), la victoire est impérative devant Green Bay, le champion de division, qui reste sur 4 succès consécutifs et s’annonce à nouveau comme un favori pour la couronne suprême. Les deux chocs de cette division Nord seront donc passionnants à suivre.

Mais le plus passionnant de tous, c’est le match que la NFL a gardé pour la fin. Le Sunday Night Game, le match de clôture que toute l’Amérique va regarder. Dallas à Washington. Cowboys contre Redskins. Les éternels déçus du Texas contre l’équipe ressuscitée de ses cendres par l’arrivée d’un certain Robert Griffin 3 au poste de quarteback. L’enjeu est clair : le titre de division et donc la qualification automatique pour les play-offs pour le vainqueur. Et la fin des haricots – presque certaine, la désillusion cruelle pour le perdant (Washington pourrait passer en play-off si tous les autres prétendants avaient perdu auparavant dans la journée). Tous les projecteurs seront braqués sur le FexEx Field. Tony Romo parviendra-t-il enfin à porter les Cowboys vers la gloire ou devra-t-il une nouvelle fois se contenter de regarder les matches de janvier à la télévision ? RG3, Alfred Morris, Pierre Garçon, Mike et Kyle Shanahan ont-ils encore quelques tours dans leur besace pour offrir à leurs fans le cadeau inespéré d’une place en phase finale, comme au bon vieux temps ?

Il y a des moments de sport dont on parle encore dix ans après. Ce sommet du football américain en fera forcément partie.

Stay tuned !

10 décembre 2012

Duel au sommet

Le choc de la 14e journée, le match des géants se joue ce lundi soir en prime time TV, avec audience nationale.

Houston, premier de la Conférence Américaine, se déplace à Foxboro pour y défier New England, troisième provisoire depuis la victoire de Denver en match avancé jeudi soir.

Texans-Patriots, c’est du très lourd à la pesée.

A ma gauche, Houston.

Onze victoires en douze matchs. Probablement l’équipe de la Ligue la plus équilibrée dans toutes ses lignes.

En attaque, les Texans présentent le 3e meilleur total au nombre de points marqués (351) et de touchdowns (41).  Ils affichent le 5e meilleur total en progression offensive, avec un gain de 389,6 yards en moyenne par match. Leur trio offensif est redoutable d’efficacité, avec le quarterback Matt Schaub à la baguette et ses deux complices favoris : Andre Johnson à la réception (74 réceptions pour 1,114 yards et 3 touchdowns) et Arian Foster à la course (283 portées, 1 102 yards, 5e meilleur performer et recordman des touchdowns de la NFL avec déjà 13 réalisations - une par match en moyenne !)

En défense, les joueurs de Gary Kubiak n’ont concédé que 221 points, soit le 4e meilleur total de la Ligue, pour seulement 322 yards concédés par match (6e meilleure performance). La vedette de ce côté-ci de la ligne d’engagement est un lineman. C’est d’ailleurs LA star, l’emblème de l’équipe. J.J. Watt, 60 tackles et surtout 16,5 sacks à son actif depuis le début de la saison. La terreur des quarterbacks adverses. L’épouvantail absolu.

A ma droite, New England.
Les Patriots viennent d’assurer leur dixième titre de champion de la division Est en douze ans (rien que ça). Ils comptet six finales AFC sur la période pour cinq participations au Superbowl et trois titres suprêmes.

Neuf victoires cette saison pour trois défaites, mais trois défaites concédées pour un total combiné de … quatre points seulement.  

Les Patriots sont la machine à marquer la plus prolifique de la NFL. Ils ont déjà réussi 51 touchdowns et engrangés 430 points, soit une moyenne hallucinante de 35 points par match. Maîtres du no-huddle, ils sont le Barça du football américain : l’équipe qui joue le plus vite et qui gagne le plus de terrain par match : 426 yards en moyenne.

Leur escouade offensive est un modèle du genre, dirigée par le vétéran Tom Brady, l’un des tout meilleurs quarterbacks de l’histoire. Sa cible de prédilection, Wes Welker, est en tête du championnat au nombre de réceptions (92). Stevan Ridley, le running back vedette, cumule 225 portées, affiche plus de 1 000 yards au compteur et a marqué 9 touchdowns. Il ne manquera ce soir à l’appel que Rob Gronkowski - blessé, celui qui a reformaté le rôle de tight end dans le football moderne, le deuxième partenaire préféré de Brady. Ca peut faire la différence.

La défense affiche des statistiques moins spectaculaires en apparence. La couverture profonde contre la passe est défaillante, mais New England est passée maître dans l'art de provoquer les pertes de balles adverses. Et comme ellle en concède très peu elle même, elle peut se targuer d'avoir le meilleur différentiel pertes provoquées/pertes concédées des 32 équipes du championnat. Il n'y a qu'à voir les deux matches récents contre Indianapolis et New York pour s'en convaincre. Pas de star incontestable en défense donc, mais quelques garçons qui font honneur à leur sport. L'emblématique capitaine Vince Wilfork, le très saignant linebacker Brandon Spikes, les non moins efficaces Jerod Mayo et Rob Ninkovich.

La clé du match se trouve certainement dans la capacité de sa ligne offensive à protéger Tom Brady des agressions de la défense texane, et de J.J. Watt en particulier. Si Aaron Hernandez parvient à revenir à son meilleur niveau de forme, l'attaque des Patriots s'en trouvera nettement renforcée. Quant aux Texans, s'ils parviennent à déstabiliser la défense de New England en trouvant le rythme adapté entre passe et course, il sera difficile de les empêcher de fêter leur douzième succès de la saison.


Un pronostic ? Non, pour un match comme celui là, pas de pronostic : je préfère le faire a posteriori :-)

Stay tuned!

6 décembre 2012

Un scalp pour les Peaux-Rouges, des Béliers têtus et une bouteille à l’encre

Autant le paysage est bien dégagé à quatre journées de la fin dans la Conférence Américaine (voir mon post d’hier *), autant celui de la Conférence Nationale, malgré quelques tendance fortes, tarde encore à dessiner ses contours.

C’est que les matches du week-end ont plutôt resserré les rangs à tous les niveaux que permis aux favoris de conforter leur leadership.

Atlanta échappe à ce constat. Son match avancé de jeudi contre New Orleans (23-13) – seule équipe à l’avoir battue cette saison - lui a permis d’enregistrer une 11e victoire en douze rencontres et de s’adjuger le titre de division dans la NFC South, à la faveur de la défaite de Tampa Bay à Denver (23-31).

A l’Est, le choc New York-Washington a tenu ses promesses, en tout cas au niveau du suspens. Les Redskins ont scalpé les tenants du titre et l’emportent pour un petit point (17-16), signant leur troisième victoire de rang.

De son côté, Dallas a retrouvé des couleurs et infligé à Philadelphie une huitième (!) défaite consécutive (38-33)
Du coup, les jeux sont plus ouverts que jamais dans la division avec trois équipes qui se tiennent en un match (Giants 7-5 ; Redskins et Cowboys 6-6).

Dans la division Nord, la victoire de Green Bay sur Minnesota (23-14), combinée à la défaite des Bears à Seattle (17-23) met les deux leaders à égalité (8-4), avec un avantage pour Green Bay au départage d’égalité. A 6-6, les Vikings sont trop justes pour se mêler à la bagarre. Pour Detroit enfin, déjà battu récemment deux fois à domicile en prolongations, la nouvelle défaite de dimanche face aux Colts, concédée à quatre secondes de la fin, est le coup de grâce. Les play-off de janvier dernier paraissent bien loin. Il faut déjà penser à la saison prochaine.

Dans la division West, les Rams ont continué à jouer les fortes têtes contre San Francisco, considérée pourtant comme l’une des équipes les plus redoutables de la Ligue. Après avoir tenu les 49ers en échec chez eux il y a quelques semaines (le premier match nul en championnat depuis quatre ans), les joueurs de Saint Louis ont remis le couvert à domicile. Nouvelle prolongation, mais victorieuse cette fois (16-13), ponctuée d’un field goal décisif de 54 yards par le rookie Greg « The Leg » Zuerlein. Aussi belle que soit la victoire, elle restera surtout honorifique. Saint Louis affiche toujours un bilan négatif (5-6) et peut difficilement prétendre au tournoi final en janvier. Sa performance est en tout cas un encouragement pour le coach Jeff Fisher dans son entreprise de reconstruction de la franchise du Missouri. Quant au titre de division, il ne devrait pas échapper aux Californiens (8-3) tandis que Seattle, en embuscade (7-5) est bien placé dans la course aux play-off.

Bouteille à l’encre, cette lutte pour accédera au tournoi final dans la Conférence Nationale ?

Un peu oui, si l’on considère qu’outre les Falcons, déjà qualifiés, neuf équipes sont toujours mathématiquement dans la course pour cinq places restantes: les 49ers, les Bears, les Packers, les Giants, les Seahawks, les Redskins, les Cowboys, les Buccaneers et les Vikings. Les cinq premiers ont l’avantage. Le garderont-ils jusqu’au bout ?

Demain, une petite preview de la 14e journée avec LE choc de l’année, le premier contre le deuxième de la Conférence Américaine, qui se jouera dans la nuit de lundi.

Houston à New England. Quelle affiche !

Stay tuned !

 

* New England, Denver et Houston sont déjà qualifiés pour les play-off (comme l’an dernier) et la lutte pour les trois billets restants n’oppose plus que quatre équipes : Baltimore, Pittsburgh, Cincinnati (eux aussi déjà tous trois qualifiés l’an dernier) et la surprise Indianapolis.

 

 

5 décembre 2012

Trois sur quatre

Je disais ici même la semaine dernière à quel point la 13e journée de cette saison 2012 pouvait s’avérer décisive pour un grand nombre d’équipes, alors même que quatre journées restent encore à disputer à son issue.

Eh bien la décision, trois des quatre favoris l’ont faite dans la Conférence Américaine, en s'adjugeant leur billet pour les play-off.

New England a gagné difficilement à Miami (23-16) pour s’octroyer non seulement un billet pour les play-off mais aussi le titre de division dans l’AFC East. Le 10e en 12 saisons, rien que ça. A 9-3, c’est déjà dans la poche, puisque les trois poursuivants des Patriots affichent le même bilan négatif (5-7), et qu’ils ont tous perdu leurs confrontations directes avec eux. Bonne nouvelle en prime : les joueurs de Bill Belichick se glissent provisoirement à la 2e place de la Conférence, dont ils délogent Baltimore à la faveur d’un diabolique départage triangulaire avec Denver. Ce qui signifie pour New England – faut-il tenir l’avantage jusqu’à la fin, l’exonération du match de wild card.

Dans ce match à Miami, les Pats ont souffert, mais ils ont aussi montré qu’ils avaient des ressources. Bloqués à la course en première mi-temps avec un ridicule gain cumulé de 10 yards au sol, ils ont relevé le défi imposé par la défense floridienne en seconde. Et fini par trouver des brèches pour asseoir leur emprise sur le match au terme d’un ultime drive de plus de sept minutes dans le quatrième quart-temps, un chef d’œuvre de « power football » comme dans les manuels, parfaitement orchestré par un Tom Brady moyen jusque là, et dans lequel Stevan Ridley, longtemps malmené, a joué un rôle clé.

Quand New England, habituellement adepte d’une attaque rapide, est capable de changer de rythme et de remonter le terrain yard après yard, down après down, en épuisant l’horloge, elle montre qu’elle a l’étoffe d’une grande équipe.

C’est fait aussi pour Denver. Une septième victoire consécutive pour les Broncos, combinée à un nouveau faux pas de San Diego, leur assure, à eux aussi, le titre de division dans l’AFC West. Le recrutement ultra médiatisé et parfois critiqué du vétéran Peyton Manning à l’intersaison s’est avéré un pari gagnant pour l’ancienne star John Elway, aujourd’hui Directeur Général du club. Les nerfs de son cou ont tenu, son bras a retrouvé suffisamment de mobilité et de force, et sa science du jeu a fait le reste. La confiance qu’il inspire à ses coéquipiers est un facteur décisif dans la réussite de l’équipe.

Vainqueurs surprise des Steelers en wild-card la saison passée avec Tim Tebow à leur tête (ah, cette passe de touchdown victorieuse pour Deymarius Thomas !), avant d’être corrigés à New England en demi-finale de conférence, les Broncos seront un adversaire nettement plus coriace cette année. Un prétendant au SuperBowl ? Peut-être bien.

L’AFC Sud, étonnamment, n’a pas encore de champion en titre, alors qu’elle abrite l’équipe la plus forte de la ligue cette saison, les Houston Texans. Les joueurs de Gary Kubiak ont remporté dimanche leur 11e victoire en 12 matches. Et validé eux aussi, ce faisant, leur billet pour les play-off. Mais comme Andrew Luck a encore sorti l’exploit du week-end avec les Colts à Detroit (touchdown victorieux  à 3 secondes de la fin sur une 4e tentative), Indianapolis, désormais 8-4 peut encore rêver de s’adjuger le titre. Pour cela, évidemment, il faudrait un parcours parfait sur les quatre dernières journées.

C’est de la division Nord qu’est venue la surprise du jour.

Dans leur 2e confrontation en trois journées, Ravens et Steelers se sont livrés le combat attendu. Et Pittsburgh, pourtant toujours privé de son quarterback titulaire, Ben Roethlisberger, a réussi l’exploit de rendre à Baltimore la monnaie de sa pièce, en s’imposant chez son rival au terme d’un combat à l’ancienne. 23-20, score final. Le vieux Charlie Batch, le remplaçant du remplaçant, 37 printemps bien sonnés, à mis toute sa science et sa patience dans ce qui semblait une mission impossible, et éclipsé le jeunot d’en face avec une feuille de statistiques très honorable en dépit de quelques ratés spectaculaires de ses receveurs (25 passes sur 36, 276 yards, 1 touchdown et 1 interception).

A 9-3, les Ravens gardent évidemment l’avantage sur leurs adversaires du jour et une place en play-off ne fait guère de doute pour eux. Pour Pittsburgh, qui remonte à 7-5, tous les espoirs sont permis mais Cincinnati, également à 7-5 après sa victoire sur les Chargers, n’a pas dit son dernier mot. La bataille va faire rage jusqu’au bout dans cette AFC North très serrée – la plus forte des quatre division de la Conférence. Laquelle pourrait bien – comme la saison dernière – envoyer trois de ses représentants en phase finale. Le Dallas-Cincinnati et le Baltimore-Washington de dimanche vaudront le coup d'oeil.

Stay tuned !

Demain, je vous raconte ce qui s’est passé pour les équipes de la Conférence Nationale, dans laquelle personne n’a encore gagné sa division, et où seule Atlanta a validé son billet pour les play-off.

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
End Zone
Publicité
Archives
Publicité